« Ce n’est sûrement pas le cabriolet de production le plus cher du monde (la Corniche coûte 23 000 livres de plus), ni le plus rapide – un pilote de Porsche Cabrio devra pourtant cravacher pour la semer -, mais l’Aston Martin Volante est probablement la plus grande. C’est une vraie sportive qui offre aussi un confort luxueux. » Voilà ce que nous pouvions lire dans le magasine FastLane en 1978.
Aston Martin avait toujours eu l’intention de doter sa DBS de son nouveau moteur V8, mais des problèmes de mise en production expliquent que la voiture fit son apparition avec le six-cylindres 4 litres de la DB6. Plus grande et plus luxueusement équipée que cette dernière, la lourde DBS déçut quelque peu en raison de ses performances légèrement inférieures, mais les critiques s’éteignirent lors de l’arrivée du V8 en 1969. Avec une puissance estimée à 315 ch obtenue de son moteur à 4 arbres à cames en tête de 5 340 cm3, la DBS V8 pouvait atteindre 160 km/h en moins de 14 secondes et accélérer jusqu’à sa vitesse maximale de 260 km/h environ, une performance exceptionnelle à cette époque suffisant à justifier sa revendication du titre de plus rapide voiture de production du monde.
Après le rachat d’Aston Martin par Company Developments en 1972, il fallu abandonner la mythique dénomination « DB » (pour David Brown) et la production reprit avec la série 2 appelée aussi Aston Martin V8, caractérisée par une retouche de la face avant rappelant les premières DB. La V8, la plus diffusée de toutes les Aston Martin, survécut aux changements de propriétaires et aux tempêtes financières des années 1970 pour connaître de 1969 à 1988 une durée de production et un volume de vente record de 2 919 unités.
Décrite par l’ancien président d’Aston Martin Victor Gauntlett comme un « pur sang élégant, magnifiquement construit, luxueux, rapide et immensément sûr », la V8 fut produite en diverses versions dont la plus exclusive fut la décapotable Volante. Introduite en réponse aux demandes de la clientèle en faveur d’une voiture de ce type, la Volante fit sa première apparition en juin 1978. Probablement au sommet du luxe en matière de cabriolet, la nouvelle Aston offrait une capote doublée à manœuvre électrique qui, une fois fermée, conférait à l’habitacle enrichi de placages en ronce de noyer toute la protection et tout le raffinement du coupé. Malgré la détérioration de son aérodynamique et une diminution de sa vitesse de pointe une fois la capote abaissée, les 240 km/h de la Volante la rangeaient toujours parmi les cabriolets les plus rapides du monde.
En janvier 1986, la Volante originale délaissera ses carburateurs au profit d’une injection Weber. Les numéros de châssis des V8 Volante et Vantage Volante vont de 15001 à 15849, soit un total de 849 voitures.
Chez Aston Martin, les versions Vantage ont toujours été synonymes de moteurs surpuissants et de modèles ultra performants. C’est en 1977 (en pleine crise pétrolière…) qu’est lancée l’AM V8 Vantage, dont la mécanique correspond au « Stage 2 » du développement du V8. Avec 380 ch et 275 km/h, elle est l’un des modèles de production les plus rapides du monde et la première supercar britannique. Le 0 à 100 km/h est abattu en cinq secondes et le kilomètre départ arrêté en 22 secondes. Le travail sur le moteur a porté sur les soupapes et les arbres à cames, le taux de compression a été relevé et quatre carburateurs Weber 48 IDF installés. La Vantage reçoit deux projecteurs supplémentaires Cibié montés dans la calandre fermée (les entrées d’air étant placées dans l’imposant spoiler), ainsi qu’un becquet à l’arrière sur les coupés. Ce cabriolet ultra puissant, apparaît alors pratiquement sans rival en termes de performances.