Attraction majeure du Salon de Turin 1954, la série Giulietta consacre la nouvelle orientation de l’officine milanaise, en train de se reconvertir dans la construction de grande série. Alors que la berline souffre des problèmes d’industrialisation des chaînes de production, l’accent est mis sur le dérivé Coupé imaginé par Bertone en collaboration avec Ghia. Les commandes affluent, ce qui incite l’usine à se concentrer sur les versions les plus ludiques. C’est ainsi que Max Hoffmann, le célèbre importateur américain de voitures de luxe, réclame à cor et à cri une déclinaison cabriolet et passe une commande virtuelle de 600 voitures, alors que cette version n’existe encore qu’à l’état d’ébauche. Alfa Roméo retient alors le projet stylistique de la maison Pininfarina, et en Octobre 1955, le Spider Alfa est officiellement présenté au Salon de Paris. Ce cabriolet bénéficie de tous les raffinements mécaniques de la marque avec pour point d’orgue le sublime quatre cylindres à double arbres à came en tête. D’abord proposé en 1.3l avec simple ou double carburateurs – dans sa version Véloce -, la cylindrée passe à 1.570cm3 en Juin 1962, et se décline également en version Véloce à partir de fin 1964. Cette gracile Alfa Roméo termine sa carrière avec panache, s’effaçant discrètement fin 1965, alors que la Duetto s’apprête à lui succéder.
Notre exemplaire s’habille en robe rouge et incarne parfaitement à elle seule l’Italie prospère des années 60. Mue par le 1.6l développant 92ch, elle s’est agrémentée au cours de sa vie de deux carburateurs et d’une assistance de freinage. L’ensemble de la voiture a été restauré au cours de ces quinze dernières années, mais nous notons avec enthousiasme qu’elle est toujours équipée de ses moquettes d’origine. N’ayant connu qu’une seule famille depuis 40 ans, un soin tout particulier lui fut réservé et elle constitue aujourd’hui une véritable opportunité.